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Causes et solutions à l'évanouissement des filles dans les établissements

La crise hystérique touche les jeunes filles, un peu partout dans les établissements scolaires au Burkina. Le Professeur Jean Gabriel Ouango, psychiatre à l’hôpital Yalgado Ouédraogo, explique ce qu’est l’hystérie, fait un lien entre ce comportement et l’éducation donnée aux enfants, en général, et appelle l’Etat, les éducateurs et la société à être plus regardants sur l’éducation de l’adolescent. 

 

Voici quelques extraits de l'interviews réalisée par SIDWAYA (photos : internet et Sidwaya)

 

S. : Quels sont les facteurs qui favorisent la crise hystérique ?

J.G.O. : La crise hystérique est généralement la manifestation de la réaction à une situation, disons conflictuelle, par une personne qui a des difficultés avec sa personnalité. Nous appelons cela des personnalités névrotiques. Si vous allez chez Freud, vous verrez qu’il y a plusieurs étapes de l’évolution de l’enfant. Nous avons la phase orale où l’enfant dépend de sa maman, la phase anale où naissance de la personnalité et la phase œdipienne ou phase sexuelle et c’est là où justement les personnalités hystériques se constituent. Chaque enfant a, selon la théorie de Freud, un désir sexuel du parent du sexe opposé. C’est ce que la mère fait qu’elle imite. S’il se trouve que dans la famille, les relations sont assez mauvaises ou bien s’il y a une espèce de mal organisation de la famille, il va y avoir un petit nœud à ce niveau-là sur la conscience de l’enfant. C’est une phase où les enfants sont très sensibles, très observateurs. C’est une phase où les enfants vont développer ce qu’on appelle le charme. Si l’enfant passe mal cette étape, il va avoir ce qu’on appelle des fixations et plus tard, il y aura un retour à cette étape. Ce qui fait que ceux qui ont eu leurs difficultés à la phase orale passent tout leur temps à manger quand ils ont des problèmes.

S. : Vu que la crise se manifeste de façon spectaculaire, peut-on l’assimiler à la folie du simulacre ?

J.G.O. : L’hystérique ne fait pas exprès, il faut que les gens le sachent. Il ne faut pas se mettre à tabasser les enfants parce qu’on pense qu’ils font exprès ou se mettre à se moquer d’eux. Comment ça se passe généralement ? Une fille a de mauvaises notes ou n’est pas d’accord avec l’enseignant, en tout cas, il y a un point de conflit ou une grande déception, un échec à un examen ou l’approche des examens et on a peur. Souvent, c’est l’anxiété qui est à la base de l’hystérie. Dès qu’il y a ces points de conflits, elle fait des crises. Quand elle fait sa crise, il y a une espèce d’attraction sur les autres filles adolescentes ; et vous savez que l’adolescent imite beaucoup. Il est très facile pour une fille de faire une crise hystérique quand sa copine est en train d’en faire. Le choix de comportement et de réaction n’est pas encore tout à fait consolidé à l’étape de l’adolescence. C’est pour cela que ça arrive à cet âge.

S. : Ce qui se passe dans les lycées n’affecte que les filles. Y a-t-il une raison en cela ? Peut-on s’attendre à une répercussion sur les garçons ?

J.G.O. : L’hystérie atteint généralement les filles. Dans les différentes écoles, c’est le comportement d’une ou deux personnes qui rejaillit sur les autres. Et c’est dû à l’organisation psychique de chaque individu qui a cette tendance à imiter l’autre. L’hystérie des garçons est différente. Ils font très peu de crise, mais ils ont des comportements hystériformes. Il s’agit des garçons qui sont habillés de façon voyante, qui veulent se faire voir par tout le monde. Ils sont un peu partout. Ils ont des comportements hystériques, mais d’une autre forme que celles que l’on connaît chez les filles.

S. : Il est revenu que les différents examens sur les filles victimes n’ont rien relevé d’anormal, qu’est-ce qui justifie cela ?

J.G.O. : Quand vous faites des analyses, par exemple, sur l’eau que les enfants boivent, vous ne trouverez rien. Ce n’est pas toxique. Vous faites également un examen physique, médical, vous ne trouverez rien. Vous faites des prélèvements, vous ne trouverez rien. Mais au plan mental, les conclusions des psychiatres qui ont été sur le terrain ont montré qu’il s’agissait effectivement de personnalités tout à fait névrotiques. Ce sont de jeunes filles immatures qui, face à certaines situations, développent ces crises.

 

S. : Qu’est-ce qu’une personnalité névrotique ?

JGO : Une personnalité névrotique est une personnalité qui ne se sent pas tout à fait à l’aise dans toutes les situations. C’est une personnalité qui est constituée, dans sa vie, d’une sédimentation d’évènements qu’elle n’a pas pu gérer depuis l’enfance. Donc, elle n’est jamais à l’aise devant les différentes situations de sa vie. Vous avez plusieurs personnalités de type hystérique, du moins des personnalités névrotiques. Vous avez les névroses hystériques, les névroses obsessionnelles. Ce sont des gens qui ne peuvent pas, par exemple, traverser la foule, des gens qui ne peuvent pas s’exprimer en public et vous avez ce qu’on appelle la névrose d’angoisse généralisée. Tout ceci a une racine. La racine, c’est que dans l’évolution, il y a eu un problème pendant la phase de constitution de la personnalité de l’enfant, la phase œdipienne.

S. : Ces crises ont-elles une incidence, à long terme, sur les filles ?

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03/05/2013
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