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Coup d'Etat au Burkina Faso : Le général s'est trompé d'époque et de peuple

On voyait clairement une main qui se croyait cachée derrière leurs agissements. On les savait manipulés. On les disait " gâtés " en armes et en " sou " par leur géniteur Blaise Compaoré. On les sentait sur leur défensive. Ont les imaginait capables de tout. Tout, sauf un coup d'état. Mais, ils ont osé. Le très craint et discret général de brigade Gilbert Diendéré a osé mais il s'est trompé d'époque et surtout de peuple.

Alors que le Burkina Faso se dirigeait doucement vers le bout de son long tunnel de Transition, voilà qu'une partie de notre Armée décide de saboter la démocratie dans leur propre pays. 

Diendéré aurait beau crier qu'il n'a pas consulté Blaise et son CDP avant d'engager son forfait, il faut être naïf, aveugle et même nigaud pour croire en ces élucubrations. Qu'est-ce qui peut donc expliquer les relents politiques des supposées raisons de ce coup d'état ? Qu'est-ce que l'Armée fait dans des revendications politiques ? Le RSP a-t-il un candidat qui a été recalé aux élections ?

Le dossier Sankara dont le rapport de l'expertise de sa dépouille (exhumée) devait être rendu public le jeudi 17 septembre,  le jugement des dossiers relatifs aux victimes de l'insurrection populaire, le très récent rapport de la Commission de réconciliation nationale et des reformes qui recommandait purement et simplement de décharger le RSP de la sécurité du président, de le dissoudre et de redéployer ses hommes dans les autres corps de l'Armée, y sont aussi pour quelque chose. 

Pour le moins qu'on puisse dire, il n'a pas eu le temps d'analyser la donne sous toutes ces facettes et n'a véritablement pas prévu certains détails qui ne devaient pourtant pas lui échapper puisque le départ de Blaise Compaoré et les pertes en vies humaines engendrées ont fini par apprendre au peuple burkinabè que la démocratie et la liberté s'acquièrent au prix du patriotisme, du sang versé et de la révolte. Résultat, il porte le chapeau d'un coup d'état aussi impopulaire que lui-même.

De Ouagadougou à Bobo-Dioulasso en passant par Koudougou, Kaya, Fada, Banfora, Gaoua, Ouahigouya, le peuple souverain du Burkina Faso s'est rendu compte que son insurrection des 30 et 31 octobre est inachevée. Harcelé par les syndicats qui ont décrété une grève générale illimitée, détesté par les commerçants et autres acteurs du privé dont les activités sont au point mort, décrié par les hommes politiques et la société civile (OSC) qui ont appelé à la désobéissance civile et à la résistance, le nouvel homme-fort du pays se retrouve le dos au mur.

Du coup, il apporte de l'eau au moulin de ceux qui tenaient mordicus à la dissolution de ce corps d'élite qui selon eux n'est autre qu'une garde prétorienne du président Compaoré. Il serait difficile, voire irraisonnable de les contredire puisque le RSP a prouvé, si besoin en était encore, qu'il n'a pas sa place dans un état qui se veut démocratique. Même pas ceux qui croyaient que si l'on abat son chien parce qu'il ne mord pas, c'est la chèvre du voisin qui va vous mordre.




21/09/2015
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