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Kidal ou l’impossible équation des élections maliennes

Dans une crise qui continue de troubler la quiétude des Maliens dans leur totalité, la République malienne et ses partenaires tiennent mordicus à organiser ses élections présidentielles le 28 juillet 2013 sur toute l’étendue de son territoire. Pourtant la situation qui prévaut en ces moments à Kidal peuplé de 500 000 habitants, toujours sous contrôle du Mouvement national pour l’indépendance de l’Azawad (MNLA) constitue un sérieux point d’incertitude.


« Les protagonistes de la crise malienne sont d'accord sur l'organisation de l'élection présidentielle le 28 juillet prochain sur l'ensemble du territoire national », a annoncé la médiation de la CEDEAO au cours d'un point de presse le lundi 3 juin à Ouagadougou. Même si cette concertation a réuni la médiation de la CEDEAO, les partenaires du Mali, un représentant du gouvernement malien, le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), la tenue effective des élections présidentielles maliennes le 28 juillet prochain se présente pour trois raisons, comme un leurre.


D’abord l’évolution actuelle de la situation à Kidal présage d’une quasi-impossibilité d’y organiser des élections dans moins de deux mois. En effet,  l'armée malienne s'est rapprochée le mardi 4 juin de Kidal, dans le nord-est du Mali, pour tenter, selon francetvinfo, de reprendre le contrôle sur cette ville aux mains de la rébellion touareg du MNLA. Un grand nombre de soldats lourdement armés sont arrivés à Anefis, à 150 km au nord de Gao et à 200 km au sud de Kidal. Cette région du pays encore sous contrôle du MNLA sera difficilement administrable par l’Etat malien dans les dimensions du recensement électoral et du vote. "Si nous sommes attaqués (à Kidal), ce sera la fin des négociations et nous irons jusqu'au bout du combat", a prévenu le vice-président du MNLA, Mahamadou Djeri Maïga, selon francetvinfo. Ce refus du MNLA de toute présence de l'armée malienne à Kidal compromet la mise en place de l'élection présidentielle. "L'armée malienne n'a pas de rôle à jouer dans le système électoral et dans les élections présidentielles", a réaffirmé le samedi dernier le porte-parole du MNLA. 

Ensuite, l’organisation pratique des élections, notamment, le recensement des électeurs, la conception des cartes biométriques, la distribution de ces cartes et le vote en lui-même semble pratiquement impossible en si peu de temps sur un territoire qui a mal à son intégrité et à sa sécurité.

Enfin, l’Etat d’urgence qui est toujours en vigueur dans le pays jusqu’aux élections et les attentats incessants à Gao, par exemple, constituent déjà de sérieuses préoccupations pour les Maliens qui craignent le pire, le jour des élections.

Il est vrai que les élections peuvent légitimer les institutions de la République, mais il est mieux qu’elles soient bien et sereinement organisées sur toute l’étendue du territoire surtout. Un report de ces élections est une évidence qui vaudra son pesant de paix et de retour de stabilité définitive pour le Mali.

Source photos: internet



05/06/2013
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